Chargée de communication de grandes entreprises, agence, publicité sont les débouchés majeures d’études en communication. Pourtant, de nombreux étudiants restent attirés par le domaine de la Culture avec un grand C : Théâtre, Musées etc… Quelles sont les perspectives d’emplois ? Que faut-il pour entrer dans ce secteur ? Discussions avec des professionnels du domaine.

 

 

Carine Dall’Agnol © madd-bordeaux – I Gaspar Ibeas Nicolas Chabrier © Nicolas Chabrier

 

 

Pour vous rassurer chers étudiants, Nicolas Chabrier, Directeur des publics et de la communication à la Scène nationale Carré-Colonnes est clair : “il est tout à fait possible d’allier votre envie de travailler dans le secteur culturel avec votre passion pour la communication.” En témoigne même le parcours riche de Carine Dall’Agnol, Responsable communication, presse et numérique au Musée des Arts Décoratifs et du Design de Bordeaux qui après 3 années de formation en marketing et communication à l’Inseec de Bordeaux : “a travaillé pendant 10 années en agence de communication entre Bordeaux et Paris avant de s’envoler pour Los Angeles et d’y exercer le métier d’assistante curator et chargée de communication dans une galerie d’art.” Cerise sur le gâteau, à part le traditionnel métier de chargé de communication culturelle, les débouchés sont bien multiples et c’est le secret que livre Nicolas Chabrier : “Aujourd’hui, pas de communication sans numérique, nous retrouvons les webmasters, les webdesigners… pas de communication sans nouveaux récits, il y a les Community Manager, les concepteurs rédacteurs, les facilitateurs, les vidéastes, les photographes ”.

Vous l’aurez compris, il existe une large panoplie de métiers que vous pourrez exercer. Carine y ajoute les métiers d’attaché de presse, de chargé de projet événementiel, de mécénat. Bref, si la mobilité ne vous fait pas peur, vous pourrez tirer votre épingle du jeu.

 

Débouchés en communication culturelle

Quelques débouchés © Aissatou Ba

 

Les connaissances seules ne suffisent plus

 

La concurrence étant rude dans tous les secteurs d’activité, vous ne pouvez pas toquer à la porte du recruteur juste avec vos connaissances théoriques. Ces dernières sont importantes certes, mais les connaissances seules ne suffisent pas : vous devez les combiner avec des compétences spécifiques et  y ajouter une touche de savoir être. Carine confie d’ailleurs que 

travailler dans le secteur culturel requiert certes des compétences techniques de base, une réelle adaptabilité, et que le communicant doit être à l’aise sur le web et les réseaux sociaux et s’informer de façon permanente sur les évolutions.” Elle insiste aussi sur les qualités relationnelles car :”Travailler dans le secteur culturel amène la personne à  multiplier ses contacts pour promouvoir l’institution.” Un avis partagé par Nicolas Chabrier qui souligne que “ l’adaptation est importante, la communication est liée aux contextes, aux environnements et à ses acteurs. Aujourd’hui, mon poste m’invite à être à l’écoute, réfléchi et réactif.”

En termes de savoir-faire, cet ancien diplômé de l’ISIC nous renvoie aux fondamentaux à savoir, la rédaction, le numérique, une pincée de marketing et le retour du médiaplanning

 

 

École de communication culturelle

 

Selon l’Onisep, il existe en France plus d’une trentaine d’ écoles spécialisées proposant des formations en communication. Si vous n’êtes pas issus de ces écoles et que vous avez suivi une formation en communication “généraliste” n’ayez crainte. Nicolas Chabrier se veut rassurant : “si une formation en communication culturelle peut être un plus ; je crois sincèrement qu’il n’est pas nécessaire d’avoir de solides connaissances « en culture » pour bien communiquer : le regard complémentaire comme la vision extérieure peut devenir une valeur ajoutée. Cela permet de convoquer un vocabulaire simple et développer un discours plus accessible.” A ce titre, Carine Dall’Agnol rejoint le propos de Nicolas et invite les étudiants à intégrer les institutions culturelles par d’autres biais : “Chaque année je recrute un service civique et la majorité trouve un emploi derrière” déclare t-elle.

 

 

Conseils de pro aux futurs diplômés de l’ISIC

 

Parallèlement à vos études, vous êtes nombreux à vous engager bénévolement dans une association culturelle par exemple. Cela est un plus dans le cadre d’une recherche d’emploi. Vous pouvez valoriser votre engagement associatif et ce dernier peut faire pencher la balance en votre faveur.

 

Enfin “Il faut être conscient des difficultés propres au secteur, sans pour autant croire qu’y travailler est impossible. Alors, avec vos compétences, votre authenticité, la force de qui vous êtes et ce à quoi vous croyez, vous pourrez toujours trouver votre place.” conseille Nicolas Chabrier. Afin de mettre toutes les chances de votre côté, Carine invite les étudiants à ne pas avoir peur de la mobilité : “Il ne faut pas avoir peur de bouger. On doit s’adapter, on est plus ouvert, on fait de nouvelles rencontres, on peut s’ouvrir à l’international pour revenir plus tard… Quoi qu’il se passe c’est un atout.” 

 

Nos deux professionnels comprennent à quel point la culture peut attirer l’étudiant en communication : “ Elle est un fort objet de fantasme ! C’est l’évasion, le vivant, le dépassement, le dépaysement, la possibilité d’autre chose, le magique…  La culture nous tente et nous séduit, nous invite au voyage. » déclame Nicolas. Alors que Carine la voit surtout comme une mission d’intérêt générale en “ participant, par le biais d’un certain nombre d’actions de communication ou la production de supports, à l’accessibilité de la culture au plus grand nombre.”

 

 

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Par Aissatou Ba