Dans le cadre de notre parcours universitaire, il est essentiel de croiser théorie et pratique. Le 12 décembre dernier, nous avons eu l’opportunité de participer à une conférence captivante issue du cycle de séminaires COS “Communication, Organisation et Société” du MICA (Médiations, Informations, Communication, Arts), le laboratoire de recherche en Sciences de l’information et de la communication et en Arts de l’Université Bordeaux Montaigne.
Sophie Pène, professeure à l’Université Paris Cité, explore les questions fondamentales liées à l’activisme écologique des jeunes générations et à l’évolution des modèles d’entrepreneuriat. Retour sur la conférence « Portrait d’activistes et d’entrepreneurs : raison d’être et raison d’agir » qui s’applique à tisser des liens palpables entre entreprises, causes sociales et transition écologique.
Les jeunes activistes et leur rôle de « fixeurs »
Cette conférence a fait la part belle aux “fixeurs”, terme qui est revenu à plusieurs reprises… C’est un concept emprunté aux journalistes de terrain, souvent utilisé pour désigner des traducteurs ou des guides dans des zones de conflit.
Ici, le terme désigné plutôt des jeunes activistes d’aujourd’hui. Ces militants qui ne doivent pas être perçus comme une nuisance, mais qui s’avèrent plutôt être des acteurs fondamentaux qui nous aident à comprendre les enjeux complexes de notre époque. En tant que « fixeurs », ils agencent les récits, introduisent de nouvelles perspectives, nous guidant parfois dans un monde en pleine mutation.
Ces activistes sont porteurs d’une vision alternative : loin d’être une menace, ils participent à réinventer les structures économiques et sociales actuelles.
L’entrepreneur de cause réinvente l’entreprise
Loin de se contenter d’entreprendre sur le profit, le fixeur, entrepreneur de cause, s’engage en faveur des causes sociales et environnementales, tout en réinventant la forme même d’entreprise. Aussi, pour Sophie Pène, l’entrepreneur de cause intègre des valeurs de justice sociale et d’écologie dans la structure de l’entreprise, tout en bousculant les modèles capitalistes traditionnels. Ce modèle d’entrepreneuriat n’est pas juste une alternative, mais une démarche active pour faire évoluer les pratiques des entreprises face aux enjeux actuels.
Les entreprises face au « capitalisme de transition »
Si l’entrepreneur de cause fait bouger les lignes de l’entreprise, quelle est sa méthode ? Ici, nous pouvons souligner un paradoxe intéressant :
Bien que le capitalisme soit souvent vu comme l’antagoniste de l’activisme écologique, les jeunes militants utilisent la logique même du capitalisme pour pousser ce dernier à se réinventer. Sophie Pène évoque un capitalisme de transition, où les entreprises utilisent leur pouvoir économique pour soutenir des initiatives plus durables. Toutefois, elle admet aussi que cet activisme ne peut être une solution immédiate : « la transition, bien qu’ essentielle, sera longue pour éviter une destruction environnementale, pourtant irréversible« .
Les jeunes activistes : des messagers d’un monde nouveau
En fin de conférence, S. Pène est revenue sur le rôle des jeunes générations. Ces activistes, souvent perçus comme une nuisance par les structures traditionnelles, alors qu’ils sont, en réalité, « les messagers d’un monde nouveau« . Leur démarche est porteuse d’espoir et d’innovation. Ils ne se contentent pas de revendiquer des changements, mais proposent des solutions concrètes, qu’elles soient entrepreneuriales ou sociales. Leurs missions : réconcilier la transition écologique avec d’inévitables enjeux économiques.
Activisme & entrepreneuriat de cause, leviers de transformation
En conclusion, voilà que cette conférence nous a permis de mieux comprendre les enjeux actuels liés à l’activisme et à la transformation des structures entrepreneuriales. Les jeunes activistes et les entrepreneurs de cause représentent des forces motrices pour encourager une nouvelle transition écologique et sociale. En réinventant les formes d’entreprises et de mobilisation, ces acteurs ouvrent la voie à un futur plus responsable, plus juste, et plus respectueux des limites de notre planète.
Matthias RIVET
M1 – Promo 2026