Le nouveau livre d’Olivier AÏM : “les Théories de la Surveillance.
Du Panoptique aux Surveillance Studies”
Maître de conférence au Celsa en Sciences de l’information et de la communication, Olivier Aïm a dernièrement sorti son deuxième ouvrage : “Les théories de la surveillance”. Il y propose un panorama complet des théories majeures de la surveillance. Découvrons ensemble, ces recherches souvent méconnues.
Dans son nouveau livre, Olivier Aïm insiste sur la pluridisciplinarité des Surveillances Studies. Des études qui marquent aussi bien la littérature, la philosophie, la politique, la sociologie que la communication et qui s’ouvrent ainsi à de nombreux enjeux sociétaux. Aussi, cet ouvrage reprend les textes pionniers de la discipline pour interroger la société actuelle, notamment au travers d’apports de sociologie sociale et politique.
_Olivier Aïm _
“Notre société n’est pas celle du spectacle mais celle de la surveillance”
Si de nombreuses contributions d’auteurs viennent nourrir la réflexion, une des inspirations majeures de cet ouvrage reste “Surveiller et Punir” de Michel Foucault. Un texte de référence dans lequel l’auteur reprend l’idée du panopticon (trad grec : pano: tout, icon: voir) du philosophe Jeremy Bentham. Cette notion du panoptique, qui se définit comme la possibilité de surveiller sans être vu.
Nous apprenons que la pluridisciplinarité des Surveillances Studies, s’inspire aussi des théories du taylorisme de Frederik Winslow Taylor, et de celles de la bureaucratie défendues par Max Weber. Olivier Aïm relie ces théories avec des œuvres littéraires contemporaines : “1984” de George Orwell, illustre alors, avec Big Brother, la problématique de la surveillance totalitaire.
Par ailleurs, l’auteur envisage l’impact de la surveillance sur la conscience et l’apparition de la délinquance comme une réaction à la surpopulation et la peur d’être réprimandé. Notre appropriation des innovations technologiques joue également un rôle majeur : elle suppose la création “d’espaces limités” et encourage le développement de la gouvernance de la surveillance à l’échelle de la société.
Trois dates clés pour les Surveillances studies
Digitalisation de la société : apparition d’une surveillance totalitaire
Enfin Olivier AÏM revisite trois phases clés de notre société : Pré-modernité, Modernité et la Postmodernité, en insistant sur cette dernière dans laquelle nous évoluons aujourd’hui. Nous observons que depuis l’émergence du web, le numérique et les mass média créent de nouvelles surveillances. Ce contexte est l’occasion d’insister sur les notions de transparence, de traces numériques et de datas pour expliquer comment la toile est devenue un espace de surveillance constitué par des algorithmes. Nous explorons alors le capitalisme de surveillance, au travers d’exemples comme Netflix et Tinder et leurs systèmes de recommandations personnalisées.
“Les théories de la surveillance” tisse un lien entre les Surveillances Studies et leurs répercussions dans la société actuelle. Au-delà d’un simple ouvrage théorique, Olivier AÏM nous propose un (r)éveil de conscience autour de la nouvelle économie de la surveillance qui semble rythmée, l’ensemble des temps de notre société actuelle.
Amélie VADAINE et l’équipe des Evenemanquables
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