Mercredi 13 mars, Bordeaux Technowest et Le Village by CA Aquitaine, deux structures d’accompagnement de start-up et projets innovants, organisaient leur meet-up Open Innovation à La Source, une “fabrique de start-ups” à Bordeaux.
Un événement durant lequel est intervenu Philippe Loué, Consultant à La Fabrique de l’Innovation, pour une conférence intitulée « Redécouvrir l’Open Innovation au travers d’une parabole mélanésienne ».
L’Open Innovation, un nouveau concept ?
Le thème central de cette conférence était l’Open Innovation, un mot qui revient de plus en plus souvent dans les entreprises, à tel point que l’on pourrait croire qu’il s’agit là d’un nouveau concept.
Pourtant, l’Open Innovation est un paradigme qui a été développé par Henry Chesbrough (professeur et directeur du Center for Open Innovation à Berkeley) en 2003. Ce concept, appelé aussi “innovation ouverte”, “innovation distribuée” ou “entonnoir troué” est un mode d’innovation basé sur le partage et la coopération entre entreprises, dans un climat d’échanges, d’ouverture et de confiance. Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous, l’Open Innovation laisse entrer des technologies et des savoirs de l’extérieur de l’entreprise.
Mais ce mode de fonctionnement, qui revient en force grâce à la mondialisation, à Internet, aux technologies de rupture et à la spécialisation outrancière des entreprises n’est pas un concept nouveau, bien au contraire. Philippe Loué a pris divers exemples pour le démontrer. Déjà en 1400, les florentins ont usé de cette méthode pour construire la coupole du Duomo en reprenant les techniques de construction de la Rome Antique. Ou encore l’inventeur de l’avion, qui s’est grandement inspiré des idées et connaissances du livre “flying machines”. L’Open Innovation a toujours été et le but de cette conférence était de montrer comment optimiser et bien se servir de cette méthode.
Repenser l’organisation des grands groupes
Pour Philippe Loué, “en matière d’innovation ouverte, l’organisation et le processus décisionnel sont les facteurs de réussite clés”. Aussi, le consultant a rappelé la nécessité de raccorder la phase d’innovation (conception, pilotage, stratégies, ressources humaines) à l’ensemble des activités de l’entreprise : production, commercialisation, finance… dans un unique but : créer de la valeur.
Pour atteindre cet objectif, une composante semble notamment plus importante que les autres : les ressources humaines. Créateur de la Fabrique de l’innovation®, expert en conseil en innovation pour développer de nouveaux projets ou transformer les organisations, Philippe Loué conseille de miser sur les hommes dans tout processus d’innovation. Des propos illustrés par une parabole mélanésienne, aussi étonnante qu’imagée : “Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité. Les hommes errent constamment entre ces deux besoins, en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre, jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’arbre qu’on fabrique la pirogue.”
Les entreprises devraient-elles donc revoir leur organisation ? Pour Philippe Loué, la réponse ne fait aucun doute. Toujours en s’appuyant sur le mythe, il compare l’homme-arbre aux managers, qui selon lui sont bien trop souvent fermés sur eux-mêmes, avec une organisation dite “en silos”. Autrement dit, une organisation qui limite la circulation de l’information avec les autres salariés. A l’inverse, Philippe Loué compare l’homme-pirogue à de grands innovateurs comme Henry Ford, Thomas Edison ou encore Christophe Colomb… pour en arriver à la conclusion suivante : les deux sont interdépendants.
L’arbre et la pirogue étant effectivement faits du même bois, le consultant concluait ainsi son intervention sur l’importance de s’ouvrir aux autres, d’échanger, d’apprendre, de partager les idées et de mettre à profit les compétences de chacun pour être vecteur d’innovation.
Anissa Kriouah – Master Consulting et Expertise en Communication
Stéphane Poinsignon, Ludivine Veillon – Master Stratégie et Politique de Communication