Les étudiants sans aucun revenu sont parfois amenés à devoir travailler durant leurs études pour subvenir à leurs besoins. Nora Lardy et Hicham Karzazi sont étudiants en Master Stratégie et Politique de communication à l’ISIC. Ils travaillent ou ont travaillé en parallèle du master et nous font part de leurs expériences. Allier travail et études est pour eux un challenge quotidien. Comment parviennent-ils à surmonter les difficultés, et qu’en retirent-ils ?
La vie étudiante peut parfois s’avérer difficile : plus de 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, et avec l’augmentation du coût de la vie étudiante, beaucoup n’ont pas le choix. Pour les étudiants concernés, avoir un petit boulot alimentaire devient un réel besoin malgré les
difficultés rencontrées. La gestion du temps devient une préoccupation centrale pour ces étudiants. Le master doit rester une priorité, chaque moment libre doit être consacré aux révisions : “J’anticipe chaque contrôle, chaque devoir à rendre et chaque travaux de groupe : j’essaie de tout faire en avance”, répond Nora. Elle travaille tous les soirs après les cours de 18h30 à 20h30 en tant qu’équipière polyvalente dans un restaurant à Bordeaux. “Mes parents sont venus de la Réunion en même temps que moi pour que je ne sois pas seule. Je n’ai donc pas de loyer à payer, mais n’ayant pas droit aux bourses ce boulot me permet d’avoir un peu d’argent de poche. Le plus cher dans ma vie étudiante à Bordeaux c’est l’abonnement TBM (NLDR : carte de transports)” témoigne Nora, qui ajoute: “travailler en parallèle du master demande une certaine gestion de l’organisation au quotidien, mais c’est faisable”.
Ainsi les étudiants essaient de gagner du temps sur leur trajet “je suis à 15 minutes à pied de mon travail, j’ai fait en sorte que ce ne soit pas loin de chez moi”. Pour Nora gérer son temps est une difficulté surmontable bien que fatigante. Ce n’est pas toujours le cas pour d’autres.
En règle générale, le loyer à payer est la contrainte principale et obligatoire des étudiants qui se voient obligés de faire un “petit boulot” à côté. Hicham, étudiant étranger en reprise d’étude, en a fait les frais : “j’ai travaillé d’août 2019 à novembre pour pouvoir vivre correctement. J’ai été obligé d’arrêter à cause de l’intensité des cours à l’université”. Au début de l’année il travaillait de nuit, de 23h à 7h du matin dans la logistique d’un entrepôt de surgelés situé sur la rive droite de Bordeaux. Cette situation particulière a été compliqué pour Hicham, “j’ai voulu résister mais c’était impossible pour moi”. La nécessité de payer ses factures entraîne parfois une fatigue notable chez les étudiants qui se sentent dépassés par la situation : “je ratais pas mal de cours car j’étais tout le temps épuisé”.
L’activité rémunérée entre alors en concurrence avec la formation : “Il faut réussir à garder en tête que le plus important reste les études” affirme Hicham. Travailler en parallèle peut s’avérer difficile, d’autant plus en période de stage. “Il ne faut pas prendre un contrat de plus de 15 heures dans l’entreprise ! On a besoin de temps pour revoir les cours” conseille Nora.
Bien choisir son petit boulot est primordial pour réussir à s’organiser avec ses cours à l’ISIC. Certains sont incompatibles avec les études, “les boulots en horaire de nuit comme barman ou serveur sont selon moi impossibles avec les études” ajoute Nora.
Côté employeurs, ils doivent être compréhensifs “Mon patron savait que j’étais étudiante, donc dès le début j’ai eu un petit contrat de 15h qui s’est modifié en contrat de 8h dès que je suis entrée en Master, car la charge de travail avait beaucoup augmenté par rapport à la licence” raconte la jeune fille. Il est donc important de directement mettre au clair sa situation avec son employeur pour aménager ses horaires autant que possible.
Les formations de l’ISIC comportent un certain nombre de cours dispensés notamment par des intervenants professionnels de la communication et les périodes de stage permettent d’acquérir des compétences essentielles en communication. Les étudiants qui n’ont pas le choix que d’avoir un emploi à côté sont fragilisés dans leurs études, cela les oblige à être rigoureux autant dans leur formation que dans leur travail. “Cette expérience m’a donné beaucoup de courage” conclut Hicham avec fierté.
Sara Comes étudiante en M1 Consulting et expertise en communication