Depuis toujours, c’est une tradition, l’ISIC accueille dans ses masters des étudiants étrangers. L’arrivée dans un pays inconnu, la découverte d’un nouveau système d’éducation, des démarches administratives françaises contraignantes, sont autant de défis pour ceux qui arrivent en master à Bordeaux Montaigne. Après un parcours de trois ans à Science Po Abidjan et des expériences professionnelles en communication, Anne-Sarah Amuah, jeune étudiante de 21 ans, a intégré la section Stratégie et politique de communication. Une journée avec elle, afin de comprendre, à travers ses yeux, les atouts de la formation et la vie étudiante sur le campus.
8h25 – Début de la journée
Anne-Sarah arrive, quelques minutes avant le début de son cours sur le parvis de Bordeaux Montaigne. Elle sort du tramway qui l’amène à l’université tous les matins et rejoint le reste de la classe pour le début de sa journée de cours. “Les transports, c’est un avantage à Bordeaux, le tram, le bus, je n’ai pas de problème pour me déplacer ou me rendre sur le campus” nous confie-t-elle.
8h30 – “Anglais”
Avec les vingt autres élèves de la classe, Anne-Sarah assiste et participe au cours d’anglais. Aujourd’hui, le thème du cours est la présentation d’articles ayant marqué les étudiants. Ils en discutent, débattent et font entendre leurs points de vue. Il y a un cours d’anglais chaque semaine et bien que ça ne soit pas sa matière favorite, Anne-Sarah aime participer et parler d’autres langues avec ses camarades du Master Stratégie et politique de communication. “Mes cours favoris sont ceux avec les intervenants professionnels, sur des cas de communication bien précis. Des cours élémentaires tel que l’anglais sont également intéressant, comme avec ce travail sur les articles que nous effectuons en ce moment. C’est deux heures par semaine, autant les mettre à profit”
10h30 – “Événementiel”
Une fois les débats autour de l’environnement, du Superbowl et des théories du complot (et tout cela en anglais) terminés, Anne-Sarah et sa classe changent de salle pour se rendre au cours d’événementiel. “C’est mon cours préféré” nous dit-elle. Avant d’intégrer la formation, elle n’avait pas d’idées précises de son domaine de prédilection dans la communication. Désormais, son projet professionnel s’affine, et cela notamment grâce à des cours concrets et opérationnels tel que l’événementiel. “Ce cours est dispensé par un professionnel de la communication : notre professeur travaille dans une agence de communication, il est au quotidien sur le terrain et c’est ce qui est intéressant pour moi. C’est un plus.” Après la sortie du master, Anne-Sarah aimerait travailler pour une ONG pendant quelques temps. Mais elle se laisse le temps de découvrir encore plus de métiers et de domaines de la communication.
12h30 – Repas
Il est temps de faire une pause ! Anne-Sarah se rend, avec certains de ses camarades de classe, au restaurant universitaire pour la pause repas. Elle nous explique que l’intégration parmi les étudiants français s’est faite très facilement. “Je ne m’attendais pas à cet accueil. Tout le monde était très gentil. Je pensais que c’était chacun de son côté́ mais en fait non. Ils m’ont aidée à rattraper les cours. Au moins trois personnes m’ont envoyé́ tous les cours donc je les avais en trois exemplaires [rires]. Quand je ne comprenais pas, je pouvais demander, mes camarades sont cools.”
Le moment du repas est apprécié par la jeune femme. Au-delà de simplement faire une pause dans une journée de travail, manger sur le campus est plutôt plaisant. “C’est très facile de manger ici. Chez moi ce n’est pas pareil, on n’a pas de restaurants sur le campus. C’est bien à Bordeaux Montaigne parce que c’est accessible et pas cher.”
Cette interruption dans la journée de cours d’Anne-Sarah lui permet de prendre du recul sur son arrivée en France, les démarches qu’elle a entreprises et les motivations qui l’ont poussée à rentrer à l’ISIC pour le master. “J’ai forcément eu des craintes en faisant le choix de partir de Côte d’Ivoire, de quitter ma famille et de changer complètement d’environnement, je ne connaissais pas du tout la France. Je me suis beaucoup questionnée : « est-ce que je peux vivre seule ? Est-ce que je vais m’adapter ? Est-ce que je vais réussir à supporter le changement de climat, le froid ? Est-ce que la mentalité́ sera pareille ? Est-ce que la nourriture de mon pays ne va pas me manquer ? Mais au final, on s’habitue et on se fait de nouveaux amis.”
Anne-Sarah est satisfaite d’être venue à Bordeaux pour suivre la formation en Stratégie et politique de communication, elle ne regrette absolument pas son choix, même s’il n’a pas été facile à prendre. “Je ne savais pas avant de venir mais l’ISIC c’est un grand réseau de communicants. C’est très important car pour la recherche de travail ou de stages, on peut trouver plus facilement. Les travaux de groupe que propose la formation ainsi que l’intervention des professionnels sont aussi les atouts de ce master.”
13h30 – “Travail en agence”
Retour aux choses sérieuses. Les élèves du Master Stratégie et politique de communication rejoignent les élèves du Master Consulting et expertise en communication pour un cours de “Travail en agence”, l’un des cours dont nous parlait Anne-Sarah intégrant des travaux pratiques en groupe par cinq ou sept étudiants. Chaque groupe doit créer son agence de communication : ils doivent l’imaginer, lui donner un nom, choisir un dirigeant, les fonctions de chacun et la répartition des tâches entre tous les membres de l’agence. Ce cours semble passionner Anne-Sarah et ses camarades. Les cours pratiques et les travaux de groupe sont très appréciés par les étudiants des deux masters.
15h30 – Réunion de groupe
Bien que la journée de cours soit finie, elle ne l’est pas pour Anne-Sarah qui rejoint son groupe de projet tutoré (projet de communication qui suit les étudiants tout au long de l’année scolaire) à la Maison des Etudiants du campus. “J’aime beaucoup ce projet. Notre but est d’actualiser l’annuaire des anciens de l’ISIC et d’organiser une soirée à la fin de l’année scolaire pour réunir les étudiants, les professionnels de la communication et les anciens étudiants de la formation. À travers ce projet, j’apprends à organiser un évènement, c’est vraiment du concret et ça me sera utile pour ma vie professionnelle. Et puis j’apprends à me faire un réseau sur Bordeaux, ce qui m’aidera pour mes recherches de stage mais aussi pour mon futur travail. Je suis vraiment contente”.
Avant de laisser Anne-Sarah et son groupe travailler, elle donne un conseil aux étudiants qui, comme elle, souhaitent quitter leur pays et rejoindre la formation de l’ISIC “Les démarches pour venir en France ne sont pas simples, il y a beaucoup de papiers et de problèmes administratifs, mais pour autant, c’est un mal pour un bien, on le comprend une fois qu’on commence nos études à l’étranger.” Avant d’ajouter : “Il faut garder en tête que c’est beaucoup de travail, il faut savoir gérer plusieurs choses en même temps, être sur plusieurs fronts, ne pas avoir peur du travail.”
Marie Chappaz, Master 1 Stratégie et politique de communication