Dans le cadre du cours « Scénographie et guidage spatial » mené par Marie-Pascale Mignot, les étudiants de M2 ont pu observer les enjeux scénographiques lors d’une sortie au musée. Aussi, le jeudi 28 novembre 2024, ils sont partis visiter l’exposition d’arc en rêve : « Les Pièces de la Forêt« . Ils nous livrent leurs impressions…
Une immersion entre communication & scénographie ;
Un voyage entre nature et culture
L’exposition Les Pièces de la Forêt , conçue par le collectif Neringa Forest Architecture , propose une exploration sensorielle et intellectuelle de la forêt en tant qu’écosystème, ressource et sujet de réflexion environnemental. Présentée au centre d’architecture – arc en rêve à Bordeaux, ce travail s’appuie sur une scénographie immersive qui invite le public à repenser son rapport à la nature et aux matériaux qui en sont issus.
À travers une mise en scène poétique et interactive, les visiteurs sont amenés à toucher, manipuler et observer différents éléments naturels, tout en étant confrontés à des questionnements sur les ressources forestières : gestion / exploitation / impact et industrialisation.
Une scénographie immersive au service du message
Dès les premières salles, l’exposition installe une atmosphère contemplative. Une vidéo projetée plonge le spectateur dans l’environnement des forêts d’Europe du Nord, accompagnée d’un mobilier minimaliste en carton et en bois brut, renforçant un sentiment d’authenticité.
- L’espace : la disposition des œuvres recrée le cheminement d’un sous-bois, avec des installations qui obligent le visiteur à naviguer entre différents espaces, comme s’il explorait un véritable écosystème.
- La lumière : l’éclairage tamisé et les jeux d’ombres projetés sur des panneaux en pin maritime participent à cette immersion et évoquent l’importance de la perception dans notre relation à la nature.
- Les textures et le matériel : la scénographie de l’exposition nous invite à manipuler des matières brutes : bois, lichens, champignons… Cette interaction dépasse la simple contemplation et engage le public dans une expérience sensorielle unique.
Loin d’être anodine, cette approche vise à nous confronter à la matérialité du bois et à la standardisation imposée par l’industrie, illustrée notamment par les morceaux de bois marqués de patchs pour masquer leurs « imperfections ».
Un dispositif interactif et pédagogique
Le point central de l’exposition est une imposante plateforme en grumes de pin maritime
Cette installation participative invite les visiteurs à manipuler et assembler des échantillons de bois, marqués selon leur provenance et leur transformation. En permettant au public de créer une forêt miniature, cette scénographie met en lumière une interdépendance entre nature et intervention humaine.
Dans cette dynamique, la dernière salle adopte une approche plus didactique
Une frise chronologique retrace l’histoire de la forêt des Landes de Gascogne, mettant en perspective son exploitation depuis le 19e siècle jusqu’aux défis écologiques actuels. Après l’immersion sensorielle et la manipulation des matériaux, cet espace offre un recul nécessaire pour comprendre les enjeux liés à la gestion des forêts.
Immersion réussie VS Technicité du propos
L’exposition Les Pièces de la Forêt parvient brillamment à capter l’attention et à engager le spectateur dans une réflexion écologique. L’interaction tactile et la mise en scène immersive permettent une approche sensible du sujet, rendant les problématiques environnementales plus accessibles.
Cependant, la scénographie, bien que poétique et évocatrice, peut parfois rendre le message écologique trop implicite pour un public non averti. L’usage de métaphores sensorielles et visuelles, bien qu’esthétiquement puissantes, peut laisser certains visiteurs dans l’interprétation subjective plutôt que dans une compréhension directe des enjeux présentés.
Fin d’une expérience active de médiation
À mi-chemin entre art, pédagogie et engagement écologique, « Les Pièces de la Forêt » démontre la capacité de la scénographie à devenir un véritable outil de médiation culturelle. L’exposition ne se contente pas de présenter des œuvres, elle invite à une expérience active où toucher, observer et réfléchir sont intimement liés.
Malgré une approche parfois subtile qui pourrait échapper à certains visiteurs, cette exposition marque par sa capacité à éveiller la curiosité et à interroger notre rapport à la nature. Elle nous rappelle que l’interaction entre l’homme et son environnement reset une histoire en perpétuelle évolution qui participe à la construction du paysage de demain.
Avec le concours d’Adeline BEUNET & Elsa PERRIN
M2 – Promo 2025
Synthèse réalisée à partir de leurs travaux, à l’aide d’une IA